A quand la transformation dans nos assiettes?

aliments transformés

On ne cesse de nous le rabâcher: notre alimentation moderne est ultra transformée. La prise de conscience générale sur ce qui se trouve dans nos assiettes contribue de fait à la remise en question globale de l’industrie agro-alimentaire. Mangez ci, ne mangez pas ça. Cuisez comme ci, avalez comme ça. Le fond du problème reste finalement le même: qu’est-ce qu’on met dans nos bouches? Et si on mettait un peu tout ça au clair?

Qu’est ce qu’un aliment transformé?

Un aliment ultra transformé c’est un aliment « fabriqué » par l’industrie agroalimentaire. Sa composition, les processus de transformation industrielle et les additifs utilisés le font rentrer dans la catégorie « ultra transformé » de la classification internationale NOVA.

Kesako? Une classification des aliments selon le degré de transformation des matières qui les constituent. On la connaît maintenant sous la forme des « nutri scores » qui apparaissent sur les emballages (de A à E). Il existe en fait 4 catégories « générales »:

  1. Aliments peu ou non transformés. Ce sont les aliments qui sont bruts ou peu transformés (dont les propriétés nutritionnelles n’ont pas été    altérées). Ex: beurre, café, poisson, graines.
  2. Ingrédients culinaires. Ce sont les aliments du groupe 1 qui ont subi une légère transformation (par des processus physiques et chimiques). Ex: sucre, sirops (agave, érable), huiles.
  3. Aliments transformés. Ce sont des aliments constitués de deux éléments: un aliment du groupe 1 auquel on a ajouté un ingrédient culinaire du groupe 2 (pour diverses raisons). Ex: les boissons alcoolisées comme le cidre (obtenu par fermentation de la pomme avec du sucre).
  4. Aliments ultra transformés. Ils contiennent 5 ingrédients ou plus et sont le résultats de manipulations chimiques industrielles complexes.

C’est dans cette dernière catégorie que l’on retrouve les aliments à très haute valeur énergétique (comprenez très caloriques), qui contiennent des matières grasses (les saturées, celles dont on ne veut pas), du sel et des sucres raffinés (entre autres). Ces aliments apportent peu de fibres, de protéines et de micronutriments. Leur composition augmente généralement leur durée de conservation (donc, vous pouvez les garder longtemps dans vos placards, youpi) et leur emballage facilite leur consommation « pratique », sur le pouce (génial…). En plus, leur production est peu coûteuse et la commercialisation repose sur des stratégies marketing bien ficelées pour pousser toujours plus à la consommation (banco pour les industriels). Leur consommation peut devenir addictive en raison des substances qui y sont ajoutées pour masquer le goût de certains ingrédients eux aussi peu recommandables (additifs, colorants, etc). Bref, un vrai cocktail Molotov.

En tête de liste des aliments ultra transformés on peut retrouver certaines céréales industrielles (notamment consommées au petit-déjeuner), les sodas (évidemment…), les barres chocolatées, les poêlées de légumes industrielles (vous savez ces sachets super pratiques les soirs de flemmingite aiguë?!) ou encore le jambon (qui figurez-vous tient sa couleur rosé d’un colorant…).

Quels risques pour la santé?

Par où commencer?! Ces aliments ultra transformés sont riches en lipides et en glucides et peu rassasiants (par manque de fibres). Et en plus, les additifs utilisés sont addictifs: on en veut toujours plus. Plusieurs problèmes à cela:

– On mange en excès puisqu’on a toujours envie d’y retourner. Le système digestif est en surchauffe et c’est tout le métabolisme qui est bousculé.

  • Puisqu’on en veut toujours plus, il y a de fortes chances pour que l’on fasse des excès. L’excès de sucres se transforme alors en matière grasse et on prend du poids.
  • L’excès de matière grasse dans l’organisme présente plusieurs risques importants: obésité, troubles métaboliques, diabète, hypertension artérielle, maladies cardiovasculaires, cancers…

Finalement la consommation de ces produits ultra transformés provoque une transformation de nos propres organismes. On modifie de fond en comble le fonctionnement du métabolisme. Comment ça pourrait en être autrement? On surcharge le système d’intrus qu’il ne sait pas gérer.

Comment éviter les aliments ultra transformés?

C’est là que ça se corse. Car selon certains chiffres les aliments ultra transformés représentent une écrasante majorité des produits vendus en grandes surface. Autant dire que si vous avez un mode de vie citadin ou « classique »  et que vous allez faire vos courses dans le supermarché du coin, c’est un peu le parcours du combattant. Mais voici quelques astuces:

  • Lisez les étiquettes! On le répète beaucoup mais lorsque l’on fait le lien entre les catégories d’aliments NOVA et les étiquettes des produits que l’on consomme, ça fait tilt. Plus il y a d’aliments, plus le produit est transformé et industriel. Moins il y a d’aliments, moins il est transformé. C’est de la pure logique même si certaines multinationales industrielles tentent encore de nous convaincre du contraire. Donc, autant que possible, choisissez des produits avec le moins d’ingrédients possibles. Et encore mieux, des ingrédients que vous pouvez prononcer.
  • Allez faire un tour sur le marché ou chez le maraîcher du coin. On est d’accord, ce n’est pas forcément évident pour tout le monde. Et on a souvent en tête que ça revient plus cher de se nourrir de produits frais. Et bien… pas forcément. Et puis très franchement, quelle est la meilleure solution? Dépenser moins dans l’alimentation, tomber malade et payer des frais de santé à longueur d’année? Ou dépensez un peu plus dans l’alimentation et être en meilleure santé? Le calcul est vite fait. En prime, vous avez droit au contact humain et vous allez consommer des produits de saison (la planète vous dira merci).
  • Cuisinez! On va être honnête, on vit quand même dans un pays qui est mondialement connu pour sa gastronomie. On aime « la bonne bouffe », le vin et le fromage. Mais au quotidien, est-ce qu’on a réellement besoin de tout ça? Pas sûr. L’idée c’est de connaître vos aliments et de savoir ce que vous mettez dans votre assiette. Allez donc au plus simple: prenez des aliments « bruts » et cuisinez les vous-même. Et ça ne prend pas forcément plus de temps, croyez-moi. Effectivement, si ce n’est pas votre mode de vie habituel, ça peut paraître effrayant et on se laisse vite aller à la fainéantise (et on cède aux services de livraison à domicile, pas forcément très sains). Anticipez, documentez-vous et faites-en même un moment de partage avec vos proches! Ou cuisinez pour vous, c’est tout aussi plaisant (si si c’est promis!).

Pour aller plus loin :

  • Sucre: l’amère vérité, Professeur Robert Lustig (Ed. Thierry Souccar)
  • Changez d’alimentation, Professeur Henri Joyeux (Ed. Pocket)
  • Soyez bien dans votre assiette, Dr Catherine Kousmine, (Ed. Tchou)
  • L’enquête Campbell, T. Colin Campbell et Thomas M. Campbell (Ed. J’ai Lu)

FAQ

  • Les aliments ultra-transformés, qu’est-ce-que c’est ?

Ce sont des aliments qui ont subi une modification (chimique) industrielle.

  • Quels sont les risques pour ma santé ?

Nombreux : prise de poids, maladies cardiovasculaires, cancers…

  • Comment les éviter au quotidien ?

On cuisine soi-même, local et de saison.

Rédactrice : Lara Mendez @fleurdevie.naturosophro 

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